Management: L'heure est au changement

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Actualités et conseils sur les carrières dans le grand ouest
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Publié le mardi 23 mai 2017
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Libérés, délivrés, les salariés seraient plus productifs et performants. Pour rester compétitives et innovantes, de plus en plus d’entreprises revoient leur modèle d’organisation en plaçant l’humain au cœur des enjeux.

Nous sommes dans un monde où les entreprises ancrées dans leurs habitudes sont amenées à disparaître. Il faut bouger, s’adapter, se remettre en question pour trouver de nouveaux leviers d’innovation et développement ». François Badenès est le président des Artisans du changement, un cluster d’entreprises créé en 2015 en Pays de Loire, qui accompagne les entreprises et les organisations dans leur transition et leur transformation. En un peu plus d’un an d’existence, ce collectif a vu le nombre de demandes augmenter. « On observe une vraie prise de conscience des entreprises, qu’elle que soit leur taille. Nous sommes dans un changement de cycle profond, les sociétés ont compris que leur métier va être impacté par le digital ou qu’elles n’attirent plus les talents car le mode de management à l’ancienne ne correspond pas aux aspirations des jeunes de la génération Y et Z. »

L’événement La fabrique du changement revient à Nantes les 11 & 12 mai.

Thème 2017 : Liberté, créativité et bien-être

Libérer la créativité

Pour les aider dans leur transformation, Les Artisans du changement proposent une palette d’outils comme la « Changebox », une sorte de chéquier de conseils et de formations composé de plusieurs modules au choix (ateliers créatifs, conférences inspirantes, actions bien-être des salariés, journée collaborative, formation au management visuel…). « L’idée est libérer la créativité et l’espace d’initiatives des salariés pour performer les entreprises. Nous formons également des “Ambassadeurs du changement”. Ce sont des collaborateurs qui, sur la base du volontariat, découvrent de nouvelles façons de manager des équipes et des projets, pour ensuite essaimer ces bonnes pratiques en interne. Ces méthodes viennent des Etats-Unis et des pays scandinaves, qui ont quinze ans d’avance sur la France. »

Atlantic booste l’esprit créatif de ses salariés

À la Roche-sur-Yon, le fabriquant de chauffages et chauffe-eau Atlantic encourage l’innovation chez ses salariés grâce à un fab lab créé en mai 2016. «Nous sommes partis du principe que tous nos équipiers sont des clients, ils peuvent donc avoir des idées sur les points d’amélioration à apporter à nos produits, explique Emmanuel Caille, directeur industriel du groupe qui comprend 6300 salariés dans le monde. Chacun peut être innovateur et améliorateur. Nous faisons appel à l’intelligence des équipiers et non plus seulement à leur bras ». Lorsqu’un collaborateur arrive avec une idée d’innovation, il réalise un prototype dans le fab lab avec l’aide d’un facilitateur, puis le propose au comité d’innovation qui sélectionne les produits commercialisables. Un sèche-serviette musical a ainsi été créé par un des équipiers. «Cela suppose un changement managérial, car il faut accorder du temps à l’innovateur pour réaliser son prototype. C’est un changement également pour les équipes R&D qui doivent accepter ne plus être les seuls détentrices de l’innovation. Mais j’y vois plusieurs points bénéfiques pour l’ensemble de l’entreprise : cela donne du sens au travail des équipiers, un sentiment de fierté. Ils ne viennent pas faire un travail répétitif, on a confiance en leurs idées. Et ça casse les murs entre les différents services qui doivent désormais collaborer plus étroitement. Enfin, les collaborateurs deviennent les ambassadeurs de nos produits auprès de leurs proches et se sentent plus engagés dans l’entreprise». Le groupe vendéen qui possède 22 sites industriels dans le monde dont dix en France recrute actuellement des talents scientifiques et managers, jeunes ou expérimentés.www.groupe-atlantic.fr

Voir ailleurs

On envoie les collaborateurs et leur manager “voir ailleurs”

Sens&co, cabinet de conseils basé à Vern-surSeiche près de Rennes, mise quant à lui sur le « Gemba walk ». « On envoie les collaborateurs et leur manager “voir ailleurs”, dans d’autres entreprises, s’inspirer d’autres types d’organisation, explique Xavier Médard, fondateur et co-dirigeant du cabinet. Ils détectent aussi ce qui empêche l’entreprise d’être plus efficace. Chaque participant transpose ensuite les acquis de la rencontre dans sa propre entreprise. Dans un troisième temps, nous les accompagnons dans leur transformation en leur proposant des conseils, des formations ou en leur faisant bénéficier d’un écosystème. »

Le CETA 35, association de formation et d´accompagnement technique et stratégique des exploitations agricoles, mène depuis trois ans des « Gemb’Agri » au sein de plusieurs exploitations d’Ille-et-Vilaine. « Les agriculteurs, fatigués moralement et physiquement, cherchaient à mieux vivre leur métier, raconte Nadine Herbelin, directrice du CETA 35. En découvrant les façons de faire des uns et des autres, ils ont pu modifier leur organisation de travail en faisant la chasse au gaspillage, aux déplacements inutiles et gagner à la fois du temps et du bien-être. Cela facilite aussi le recrutement. Donner un cadre de travail plus clair dans lequel les salariés se sentent impliqués et autonomes contribue à attirer les jeunes – et moins jeunes – vers les métiers de l’agriculture.» 

Interview

Izabelle Mona
Secrétaire générale des services au Conseil général d’Ille-et-Vilaine

« Nous voulons créer une nouvelle façon de construire le service public »

Le Conseil général d’Ille-et-Vilaine met actuellement en place une délégation à la transformation. Pourquoi cette initiative ?

I.M C’est une volonté des élus et de la direction générale. Elle est née à la fois des contraintes financières qui obligent la collectivité à se remettre en question, des technologies qui avancent de plus en plus vite et des attentes des usagers qui exigent réactivité et transparence sur l’argent public. Il faut anticiper et accompagner ces changements et les transformer en opportunités pour les usagers (leur rendre un meilleur service) et pour les agents (faire évoluer les métiers dans un esprit de bien-être au travail).

Comment comptez-vous procéder ?

I.M C’est un vaste chantier entamé il y a un peu plus d’un an. La réforme territoriale nous a amenés à mettre en place un nouvel organigramme. La délégation à la transformation concerne plusieurs services. Nous avons également créé un Lab 35, laboratoire destiné à développer toute forme d’innovation au bénéfice des usagers et des agents. On veut en faire le lieu d’expérimentation d’un nouveau fonctionnement, moins hiérarchique, plus transversal, coopératif, basé sur la confiance.