Une longueur d’avance dans le nautique, le naval et l’aéronautique

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Actualités et conseils sur les carrières dans le grand ouest
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Publié le mercredi 13 juin 2018
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La proximité avec l’Atlantique favorise les industries navales et nautiques, qui comptent parmi les principaux secteurs économiques du Grand Ouest. Des régions tournées vers la mer, mais qui regardent aussi vers le ciel, avec l’aéronautique.

Avec 9,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016, et une prévision de 12 milliards d’euros à l’horizon 2020, l’industrie navale française occupe le deuxième rang en Europe et le sixième rang mondial.

Autour des géants du naval

Grâce à une importante politique de diversification, elle fait partie des rares au monde (avec celles des États-Unis, de la Russie et de la Chine) à proposer une compétence complète dans tous les domaines d’activité concernés. Elle représente à elle seule 42 000 emplois directs en France, dont 17 500 dans les seules régions du Grand Ouest. Les acteurs français du naval sont particulièrement reconnus pour les unités de navigation les plus complexes, à forte valeur ajoutée : navires à passagers, bâtiments militaires de surface, sous-marins… Alors que 90 % des entreprises concernées sont des TPE ou PME, deux géants animent le secteur. STX France, tout d’abord, qui construit les plus grands navires de croisière au monde dans les Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire, produit aussi des bâtiments militaires et s’implique également dans les énergies marines offshores (renouvelables, oil & gas…). Naval Group (anciennement DCNS) d’autre part, spécialisé dans l’industrie navale de défense et qui compte notamment trois arsenaux dans son giron : Brest, Cherbourg et Lorient. Le groupe, également présent dans les énergies marines renouvelables (EMR) et le nucléaire civil, recrute actuellement pour son site d’Indret, près de Nantes, spécialisé dans les systèmes de propulsion.

Nautisme : toutes voiles dehors

Malgré les aléas liés à la conjoncture économique, qui ont entraîné une certaine fragilisation de la filière, l’industrie nautique française continue de faire référence dans le monde. Le secteur de la plaisance, fortement exportateur, est parvenu à imposer son savoir-faire et ses innovations (conception, matériaux, équipements…) sur la scène internationale, et représente plus d’un quart des activités des chantiers navals français. Au coude-à-coude avec les régions de Méditerranée, celles du Grand Ouest représentent 34,3 % du chiffre d’affaires national du secteur, et 33,8 % des emplois selon les chiffres-clés de la Fédération des industries nautiques. Dans le détail, ce sont la Bretagne et les Pays de la Loire qui raflent la mise côté Atlantique, avec respectivement 13,4 % du CA national pour 12,7 % des emplois, et 18,5 % du CA pour 17,7 % des emplois. Dans ce secteur, l’essentiel des revenus provient des services (négoce et maintenance) et de la construction de bateaux. Malgré les années de crise – avec des reculs marqués en 2008 puis en 2011/2012 – le nautisme a renoué avec la croissance, grâce notamment à des exportations soutenues, qui représentent 60 % de la production : la France est le cinquième exportateur mondial, avec 8,2 % de part de marché. Selon une étude de l’Insee publiée l’année dernière(2), l’industrie nautique française est plus particulièrement spécialisée dans les voiliers, qui représentent 65 % du chiffre d’affaires de la production de bateaux de plaisance et connaît actuellement une reprise d’activité. Pour y faire face, Bénéteau, le numéro deux du marché mondial, a lancé à l’automne dernier un plan de recrutement de 500 postes en CDI. Sur les 330 postes qui concernent ses sites industriels des Pays de la Loire, un tiers environ sont des postes de cadres (chefs de projets, acheteurs, contrôleurs de gestion, ingénieurs, informaticiens…).

Aéronautique : l’Ouest compte aussi

Ce principe de grands groupes catalysant autour d’eux l’activité de multiples fournisseurs et cotraitants se retrouve aussi dans l’aéronautique, autre secteur stratégique dans le Grand Ouest, avec Airbus comme porte-drapeau. Le groupe aéronautique européen, qui vient de terminer en tête du classement des entreprises les plus appréciées du grand public selon l’enquête Randstad Employer Brand 2018, est implanté en Loire-Atlantique : à Nantes (production du caisson central de voilure, élément central de l’avion) et à Saint-Nazaire (assemblage, équipement et tests des pointes avant et fuselages centraux), deux sites qui constituent son second pôle industriel français après Toulouse-Blagnac et dans lesquels l’avionneur a programmé l’année dernière 100 millions d’euros d’investissements.

Sources :

  • 1. Rapport d’activité 2016-2017 du Groupement des industries de construction et activités navales (GICAN).
  • 2. L’industrie nautique de plaisance en France : une spécialisation dans les voiliers, Insee, 29 mars 2017.

Chiffres-clés

La construction navale à Saint-Nazaire : 1er pôle de construction navale de France

  • 2 700 employés chez STX France
  • 1 000 entreprises de construction et de réparation dans la région Pays de la Loire
  • 400 à 500 emplois créés dans les prochaines années
  • 65 000 tonnes de coque métallique produites par an

Interview

Frédéric Moncany de Saint-Aignan
Président du Cluster Maritime Français

Quel est le périmètre d’action du Cluster Maritime Français (CMF) ?

Il s’agit d’une association créée il y a dix ans par et pour les professionnels de l’économie maritime, qui compte aujourd’hui 440 membres. Notre raison d’être est de promouvoir l’économie maritime dans tous ses aspects auprès des autorités publiques et des décideurs économiques. Notre champs d’action va de la construction navale jusqu’aux énergies marines renouvelables en passant par les ports, le transport, la plaisance et le nautisme, la pêche, les énergies « oil & gas », les services… Certaines filières sont en tension, comme la construction navale (civile ou militaire) et la construction nautique, chacune en mesure de recruter environ 1 000 personnes par an.

Quel est votre rôle pour contribuer à pourvoir ces postes ?

Le CMF doit faire connaître ces besoins, dans des métiers qui souffrent parfois d’idées reçues. De façon générale, notre rôle est de révéler le potentiel de l’économie maritime en termes d’emplois. Plus concrètement, nous agissons aussi au travers du Comité France Maritime, en partenariat avec les filières, les organisations professionnelles et les régions, pour recenser les gisements d’emplois, les formations, les actions d’attractivité possibles, etc. Les régions du Grand Ouest s’impliquent de plus en plus.

Quels sont les secteurs émergents ?

De nouvelles filières sont en train de se développer et d’atteindre leur niveau de maturité, comme les énergies ou les biotechnologies marines, les ressources minérales, l’aquaculture… Elles vont se révéler de plus en plus créatrices d’emplois, certaines étant plus en demande de cadres que d’autres. Dans les biotechnologies marines, par exemple, les besoins en techniciens supérieurs et en ingénieurs spécialisés sont importants.