L’énergie, source d’emplois

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Actualités et conseils sur les carrières dans le grand ouest
Secteur
Publié le mercredi 13 juin 2018
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Ce secteur historique est aujourd’hui, à plusieurs titres, au cœur de toutes les attentions. D’une part parce qu’il est indispensable à l’ensemble des activités économiques, d’autre part parce qu’il est partie prenante dans la lutte contre le changement climatique. Dans le Grand Ouest, peut-être plus qu’ailleurs ?

La Bretagne revendique 12,1 % de la production nationale d’électricité, le Centre-Val de Loire indique en produire environ 17 %, et près de 36 000 emplois sont concernés par la filière des énergies en Normandie : le secteur n’a pas dit son dernier mot dans le Grand Ouest. D’autant que c’est également sur ce territoire que l’on retrouve de grands noms de l’industrie pétrolière (Total et Esso en tête). L’énergie, sous toutes ses formes est un grand pourvoyeur d’emplois et sa transversalité accroît un peu plus encore le nombre de métiers concernés. Des métiers en pleine mutation, qui nécessitent des savoir-faire nouveaux et des compétences variées.

Mix énergétique

Dans le Grand Ouest, les acteurs traditionnels de la production, de la transformation et de la distribution de pétrole, d’électricité nucléaire ou thermique et de gaz, font face aujourd’hui aux nouveaux enjeux liés au développement durable et à l’ouverture à la concurrence de certains secteurs. Chef de file historique, EDF a fait du territoire un laboratoire à grande échelle de la diversité de ses savoir-faire et compétences : 7 centrales nucléaires, 2 centrales de production thermique, 2 parcs de turbines à combustion, 20 parcs éoliens, 25 sites hydrauliques et 6 réseaux de chaleur : soit 26 000 MW de production au total. Pour ce faire, le leader français emploie quelque 14 000 salariés dans le Grand Ouest et revendique 9 000 salariés sous-traitants dans des domaines aussi variés que la fabrication d’équipements mécaniques ou thermiques, la construction, l’ingénierie, les services aux entreprises, la métallurgie et les équipements électrotechniques et électriques. Dans les mois à venir, EDF prévoit l’embauche d’environ 360 techniciens supérieurs et cadres et chaque région a ses spécificités. En Centre-Val de Loire et Normandie, les besoins se concentrent sur les métiers techniques (chaudronnerie, soudage, mécanique, etc.), tandis qu’en Pays de la Loire et en Bretagne, le groupe souhaite répondre aux demandes des domaines énergétiques, visant notamment de nouveaux métiers dont ceux liés au développement des énergies renouvelables. Dans ce cadre, des partenariats sont signés avec l’Éducation nationale afin de développer de nouvelles filières.

 

Nouveaux métiers

Économiser l’énergie, la stocker en toute sécurité, la transformer, développer l’indépendance énergétique sont autant d’impératifs devenus nécessaires. Un constat que dresse Jérôme Finot, directeur du Pôle de compétitivité S2E2 : « Initialement implanté en Centre-Val de Loire et dans le Limousin, nous œuvrons désormais en Centre-Val de Loire, Pays de la Loire et depuis peu en Nouvelle Aquitaine. Nos 180 adhérents (forts de plus de 30 000 emplois) sont tous des professionnels de l’énergie, de la production à la consommation, en passant par le transport et la transformation. Les solutions proposées sont à destination des industries et du bâtiment. Les entreprises du réseau travaillent sur des innovations majeures, notamment autour du réseau électrique qui doit s’adapter à de nouveaux modes de consommation et à des besoins différents, comme la montée en puissance des objets connectés. Des besoins exponentiels qui nécessitent la création de capteurs d’analyse, entre autres outils. » Au regard de nos nouveaux modes de consommation et des impératifs d’économies d’énergie, les métiers de la branche sont divisés en trois grandes familles : la fabrication, l’installation et la maintenance, et le conseil commercial. Tous nécessitent des compétences précises. Ainsi, certains métiers sont aujourd’hui considérés comme en tension, à l’image des techniciens en performance énergétique, des ingénieurs en maintenance et installation, des thermiciens et auditeurs. « La principale évolution que nous constatons sur le secteur des énergies, poursuit Jérôme Finot, est la nécessité de faire preuve de compétences croisées. Avant, l’efficacité électrique faisait principalement appel aux spécialistes de l’électronique, de la mécanique, etc. Aujourd’hui, les entreprises recherchent des compétences en télécommunication (pour les smartgrids notamment), mais aussi des spécialistes en numérique : que faire des données obtenues, comment les stocker ? Des métiers à la croisée de plusieurs domaines qui représentent un gisement d’emplois non négligeable. On pourrait également parler des concepteurs-designers, incontournables pour rendre la domotique esthétique et passe-partout, ou des juristes, indispensables à la gestion des évolutions règlementaires à venir. » Des opportunités récentes, inattendues il y a encore quelques années.

 

L’éolien terrestre, bien présent

Selon France Énergie Éolienne (FEE), le Grand Ouest - Normandie, Bretagne et Pays de la Loire – ambitionne de produire plus de 5 500 MW d’électricité grâce à l’éolien terrestre, d’ici à 2020. Sur ce territoire, entre 2014 et 2015, le nombre d’emplois liés a augmenté de 43 %, contre 15,4 % au niveau national et une grande partie de la filière est formée sur place. En Normandie, 600 emplois sont concernés par l’éolien (dont une majorité dans l’ingénierie et la construction), contre 730 en Bretagne (majoritairement encore dans l’ingénierie et la construction) et 1 460 dans les Pays de la Loire (principalement dans la fabrication de composants). D’ici 2020 à 2023, la filière éolienne dans sa globalité devrait fournir dans cette région quelque 6 000 emplois directs.

L’hydrogène, énergie de demain ?

Une récente étude de McKinsey, qui présente la contribution de l’hydrogène à la transition énergétique, fait état d’un développement très important de la filière dans les années à venir. D’ici 2050, il pourrait représenter 20 % de la demande d’énergie en France, alimenter 18 % du parc de véhicules et nécessiter plus de 150 000 emplois. Depuis quelques jours, à Nantes, le Navibus assurela navette sur l’Erdre fonctionne
à l’hydrogène. Dans La Manche, c’est l’entreprise de transport Chéreau, spécialisée dans la fabrication de caisse frigorifique pour poids-lourds, qui travaille sur un projet de semi-remorque à hydrogène. Prototype attendu au printemps 2019. La Région Normandie s’est également lancée il y a deux ans dans le programme de mobilité hydrogène EASHyMob. Selon l’Afhypac (Association Française pour l’Hydrogène et les Piles à Combustible), le déploiement de la filière nécessitera le recrutement de tous types de profils, notamment des ingénieurs et techniciens dans différents domaines (industrie, bâtiment, mobilité, etc.) afin d’améliorer l’intégration de briques technologiques matures et ainsi répondre aux besoins des marchés. Le recrutement dans le secteur de la recherche est également un élément important (CEA, CNRS…). Dans les collectivités et services/agences de l’État (DREAL, ADEME…), le besoin d’embaucher pour encadrer et accompagner cette filière se fait aussi de plus en plus sentir.