Pharmacie et bien être, une formule qui marche

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Actualités et conseils sur les carrières dans le grand ouest
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Publié le mercredi 13 juin 2018
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Les terres du Grand Ouest sont fertiles. Entre l’expertise pharmaceutique, le savoir-faire dans les techniques cosmétiques et les innovations en matière de biotechnologies, les compétences scientifiques ont toujours fait partie intégrante de l’ADN économique régional. Focus sur des acteurs de référence.

En France, la production pharmaceutique s’appuie sur une forte expertise technologique et logistique, principalement en Centre-Val de Loire et Normandie. Le Technopole Chimie-biologie-santé (CBS) de Normandie souligne que la filière locale emploie près de 18 000 salariés, concentrant l’ensemble des compétences métiers et de technicités. Un écosystème qui attire les leaders mondiaux comme Sanofi, GSK, ou Johnson & Johnson. De son côté, le Groupement régional des établissements pharmaceutiques industriels du Centre (GREPIC) comptabilise 10 500 emplois dans la filière en Centre-Val de Loire, au sein d’entreprises phares (Pierre Fabre médicaments, Boiron ou Galien), et de sites institutionnels tels que le cluster Polepharma. Ce dernier fédère le premier bassin européen de production pharmaceutique sur les territoires de Normandie et du Centre. Quant aux régions Pays de la Loire (2 360 emplois) et Bretagne (plus de 9 000 emplois dans les entreprises de la santé), elles se positionnent sur la filière des thérapies de demain.

Une manne économique

En France, l’industrie du médicament regroupe 98 690 emplois (de la recherche au marketing, en passant par la protection environnementale). Un rapport de janvier 2018, établi par l’organisation Les entreprises du médicament (LEEM), souligne qu’à l’heure actuelle, l’activité de la branche pharmaceutique se fractionne comme suit : production, commercialisation-diffusion, administration et R&D. Comme le précise Fabien Riolet, directeur général du Polepharma : « Les compétences les plus recherchées sont en production et affaires réglementaires (profil de pharmaciens et de médecins). Les fournisseurs semblent avoir davantage de difficultés à recruter que les laboratoires, qui externalisent les fonctions de maintenance et contrôle qualité, où les compétences manquent. L’industrie pharmaceutique s’intéresse de plus en plus à des profils jeunes actifs sortis de formation, dès bac +2. Les cadres ingénieurs sont très recherchés pour des postes en ingénierie des procédés et en gestion des systèmes d’informations. L’usine va prendre un visage futuriste. Cela bouleverse et propulse au devant de la scène les fonctions maintenance, celles liées aux systèmes d’information (data analyst, cyber-sécurité, intégrité des données, intelligence artificielle). »

Terre de cosmétiques

L’industrie européenne est l’un des leaders sur le marché mondial de la cosmétique. Au sein de cette vaste économie, la France se distingue par son avancée technologique, son savoir-faire marketing, ainsi qu’un capital image et culturel historiquement fort. Les régions du Grand Ouest profitent particulièrement de ce positionnement, puisque la Haute-Normandie et le Centre-Val de Loire accueillent le premier centre de ressources mondial de cosmétique : Cosmetic Valley. Cette dynamique s’étend jusqu’au littoral, où la Bretagne est depuis longtemps leader de la cosmétique marine, de par son approche historique dans la valorisation des ressources naturelles, marines ou végétales. Cette filière a toujours été active, pour preuve, sur la zone Normandie-Centre, elle a recruté près de 4 000 personnes au cours de ces quatre dernières années et envisage près de 1 500 nouvelles créations d’emplois en 2018.

Profils clefs recherchés

L’écosystème de la Cosmetic Valley concerne 150 000 métiers (des matières premières à la logistique, en passant par le conditionnement) et un important vivier de recherche. Comme le rappelle Soline Godet, directrice congrès et formation pour la Cosmetic Valley : « Les besoins sont importants dans le domaine de la production. Les profils polyvalents, qui ont une grande connaissance technique, analytique, un esprit d’équipe sont très recherchés. Le volume de recrutement est important pour ces profils, mais également de façon générale dans la filière. » L’entité précise également que les domaines de la formulation, du sensoriel, du végétal et du packaging, restent porteurs. Concernant l’expertise bretonne, elle concerne près de 170 entreprises (dont Yves Rocher qui compte 3 500 salariés) et 6 000 emplois sur le secteur. La filière est en forte croissance et les entreprises sont tournées vers l’international, ce qui nécessite des compétences à tous les niveaux de la chaîne de valeurs. Les régions du Grand Ouest sont également très actives dans le domaine de la biotech, une filière où les besoins en compétences sont complémentaires à ceux de la cosmétique et la pharmacie (data, métiers d’affaires scientifiques, chef de projet, affaires réglementaires, développement produit, développement de solutions de services aux patients, etc.).

Chiffres-clés :

  • 60 000 emplois directs, pesant pour la moitié de la production française de médicaments, au sein de l’écosystème Polepharma
  • Normandie (9,9%) et Centre-Val de Loire (9,2%) font partie des grands bassins d’emplois de l’industrie du médicament en France
  • 1 500 entreprises sont englobées par La Cosmetic Vallley sur le territoire Grand Ouest (dont 80% de PME et 100 grandes marques)

(Sources : Polepharma, Cosmetic Valley, GREPIC, CBS, Institut des métiers et formations des industries de santé, Leem)

L’industrie pharmaceutique en mutation

Comme le souligne Les entreprises du médicament : « Après sept années ininterrompues de baisse des effectifs, le marché de l’emploi semble se stabiliser. La branche rassemble 128 300 salariés » (activités du médicament ou autre). Si le syndicat constate une diminution des postes, le nombre de recrutements reste dynamique. Pour que l’industrie « rebondisse », les conditions d’attractivité doivent être réunies : « Encourager la production des génériques, consolider les capacités de bioproduction, faciliter les exportations, renforcera la présence du secteur sur notre territoire et les emplois en conséquence. » L’analyse rappelle que les entreprises du médicament ont embauché 9 949 personnes en 2015 (9 400 recrutements par an sur dix ans en moyenne). « La complexité croissante des disciplines scientifiques, le développement de nouveaux champs de recherche, le renforcement des exigences de qualité et de la réglementation, les évolutions technologiques, la mondialisation de l’activité et l’intensification de la concurrence conduisent à une élévation globale du niveau de qualification et à l’apparition de nouvelles compétences, avec plus de 50% des salariés de niveau cadres ou assimilés ».