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Actualités et conseils sur les carrières dans le grand ouest
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Publié le mercredi 13 juin 2018
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Les quatre régions du Grand Ouest représentent à elles seules 24 % du territoire métropolitain et 20 % de sa population. Leur activité économique et les perspectives d’emploi y sont portées aussi par les secteurs les plus innovants.

Le numérique se développe tous azimuts. D’après l’Observatoire régional économique et social, la filière pèse plus de 35 000 emplois en Pays de la Loire, avec des entreprises d’envergure nationale et mondiale : Capgemini Technology Services, Bouygues Telecom, Orange, Accenture, Vecteur Plus, Sigma Informatique, etc. La métropole nantaise est la locomotive d’un secteur qui a massivement recruté (dans l’édition de logiciels, le conseil et l’infogérance). Cinq réseaux régionaux sont labellisés French Tech. Une Cité de l’objet connecté a ouvert à Angers en 2015 pour aider les entreprises à développer leurs idées d’innovation. La Bretagne, elle aussi, est une terre d’accueil du numérique, avec déjà quelque 29 000 emplois induits. Elle se spécialise surtout sur les télécoms et la fabrication industrielle. La filière numérique regroupe quelque 20 000 emplois en Normandie, avec des pépites comme Webaxys, hébergeur et opérateur B to B, FTEL, créateur de solutions Web et mobile, ou Ipdia, fabricant de composants électroniques ultra-miniaturisés. Un dynamisme dopé par de petites entités. En Centre-Val de Loire, l’activité génère plus de 20000 emplois : elle se développe autour des services et de l’édition de logiciels.

Optique et photonique : en pleine lumière

À la croisée de plusieurs secteurs, la photonique est une industrie d’avenir, consacrée aux composants qui génèrent, transmettent, traitent et convertissent des signaux optiques. Le Grand Ouest est présent sur ce créneau, grâce notamment au cluster Photonics Bretagne, à Lannion. L’inauguration, l’été dernier, d’un Photonics Park, structure de recherche et d’accueil de start-up, permet d’envisager une augmentation du nombre d’emplois dédiés (600 actuellement). La Normandie, elle, est une terre d’accueil d’usines. Fabricant de fibres optiques, le groupe Acome vient d’investir massivement dans la modernisation de ses installations dans la Manche et cherche à recruter (R&D). Holophane, spécialiste des verres liés à l’automobile, travaille aussi pour l’éclairage public et la signalisation routière : il propose plusieurs offres d’emploi, pour des postes aux Andelys. Des entreprises de la photonique existent aussi en Pays de la Loire et en Centre-Val de Loire : le syndicat professionnel Optique-Photonique en recense une quarantaine dans chacune de ces régions.

Les biotechnologies sont riches de promesses

Le Grand Ouest dispose d’un tissu industriel diversifié dans le secteur des biotechs marines, avec 124 entreprises recensées en 2014 en Bretagne et Pays de la Loire. Des laboratoires de niveau international contribuent à renforcer le dynamisme du secteur. À Morlaix, les membres du Club Bretagne Biosciences recrutent des profils variés : directeur d’opérations industrielles, responsable de laboratoire, ingénieur Web et mobile, notamment. En Centre-Val de Loire, l’association Biotechnocentre liste les entreprises des sciences de la vie, simplifiant l’accès à leurs offres d’emplois. Il existe aussi des entreprises spécialisées dans les biotechs en Normandie, VFP Therapies et Normandy Biotech par exemple. À Val-de-Reuil, des sociétés de la chimie, de la biologie et de la santé se sont regroupées au sein du technopole CBS.

Agro-écologie : ça pousse !

Le programme de développement rural des Pays de la Loire le constate : la mise en œuvre de pratiques agro-écologiques est recherchée par un nombre croissant d’exploitations, mais souffre d’un manque de compétences. La Chambre d’agriculture régionale communique sur l’existence de fermes expérimentales en Maine-et-Loire. En Bretagne, de grosses entreprises recherchent des consultants spécialisés et une Nuit dédiée au secteur a été organisée à l’Agrocampus de Rennes, en juillet dernier. En Normandie, le réseau Agriculture Durable diffuse des offres d’emploi sur des métiers comme l’accompagnement d’agriculteurs ou l’animation technique en agriculture durable. Les Chambres d’agriculture, elles, mettent en avant avec des offres sur tous les territoires du Grand Ouest, y compris en Centre-Val de Loire.

Nantes fait sa promo

Fière de son image de cité moderne et accueillante, Nantes a fait de l’innovation numérique un axe de sa communication institutionnelle. Par le biais d’une liste des lieux d’innovation, elle entend renforcer l’image d’une « place forte du numérique ». La Ville mentionne également les sept associations locales dédiées au secteur et les centaines d’événements qu’elle accueille chaque année. Exemple : l’édition 2018 de la Digital Week, qui se déroulera du 13 au 23 septembre prochain. En 2017, le rendez-vous avait accueilli près de 90 000 participants à Nantes et Saint-Nazaire, autour de 47 manifestations « grand public » et de 53 événements pro. Parmi les sujets abordés : la gestion du data, les services connectés, la digitalisation des entreprises, l’animation d’une communauté en ligne…

Interview

Pauline Chong
Responsable du Pôle Innovation à Zoopole Développement (Saint-Brieuc / Ploufragan)

Cette année, vous avez participé à la création d’un salon Grand Ouest Innovation. Quels en étaient les objectifs ?

L’idée des collectivités et partenaires était de mobiliser les start-up du Grand Ouest (Bretagne et départements limitrophes) pour les présenter au grand public, favoriser l’attractivité territoriale et créer une émulation entre les 57 start-up présentes. Chacune en aura aussi profité pour communiquer auprès des publics de tous horizons. La plupart des partenaires a validé l’idée d’une seconde édition en 2019. Je précise que, la veille, une convention d’affaires a permis à quinze grands groupes de l’Ouest de « pitcher » leurs besoins auprès de 80 start-up, ce qui a débouché sur plus de 250 rendez-vous d’affaires individuels.

Ces entreprises ont-elles des besoins de recrutement ?

Les profils des participants au salon étaient assez diversifiés, depuis le porteur de projet jusqu’à l’entreprise « en place » depuis quelques années, avec des besoins différents. Nous n’avons pas monté un salon de recrutement, mais il y a bien eu quelques échanges sur le sujet, ici et là. Il était intéressant, à la marge, de montrer que chacun peut créer son propre emploi et qu’il existe des structures d’accompagnement.

Diriez-vous que la démarche d’innovation touche plusieurs secteurs de l’économie bretonne ?

Oui. L’innovation n’est pas une filière en soi, mais une nécessité qui s’applique à toutes ! Au-delà du numérique, le croisement des filières est d’ailleurs l’un des moyens aujourd’hui de développer l’innovation dans les entreprises. Elle est aussi créatrice d’emplois dans notre région, riche à la fois de secteurs « solides » et d’autres filières moins importantes en effectifs, mais « de pointe ».