Pays de la Loire en tête d’affiche

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Actualités et conseils sur les carrières dans le grand ouest
Territoire
Publié le mercredi 13 juin 2018
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Le plus gros PIB du Grand Ouest, un chômage contenu, des perspectives d’embauche de cadres parfois importantes : la région dispose d’atouts économiques nombreux dans un contexte de reprise.

Les chiffres de l’APEC sont encourageants : entre 12 250 et 13 420 cadres devraient être recrutés en région Pays de la Loire cette année, un niveau plus élevé d’au moins 5 % par rapport à 2017. 12 % des entreprises interrogées par l’organisme misent sur une hausse de leur effectif cadre. Les besoins de postes sont surtout liés à l’informatique (28 % des sondés), au commercial (15 %) et aux études / R&D (15 % également).

Une tendance globalement favorable

Le taux de chômage des Pays de la Loire est proche des 8 % et se maintient comme le plus faible de toutes les régions françaises. C’est l’indicateur économique que cite prioritairement Philippe Jan pour faire la promotion de son territoire. Le directeur Entreprises et Territoires de la CCI régionale note qu’il masque des disparités. Autre précision : « Trois de nos vingt zones d’emploi représentent aujourd’hui les deux tiers de l’emploi cadre. » Un avantage certain pour Nantes, Angers et Le Mans. Reste que c’est toute la région qui conserve des raisons d’être optimiste. Parmi ses caractéristiques : la grande diversité de son tissu économique. L’industrie, d’abord, qui est un grand pourvoyeur d’emplois : les chiffres d’affaires y ont augmenté de 3,7 % l’année dernière et l’activité devrait continuer à croître en 2018. « Dans la construction navale comme dans l’aéronautique, les carnets de commandes sont remplis pour les années à venir. » Des recrutements sont notamment envisagés chez STX France, constructeur naval de Saint-Nazaire, à la recherche d’ingénieurs. « Dans d’autres domaines, certaines entreprises qui ont souffert de la crise abordent un nouveau cycle porteur, souligne Philippe Jan. Exemple : Manitou, spécialiste des chariots élévateurs, qui renforce son centre de R&D et va recruter des centaines de cadres cette année. » Les services liés au monde industriel, eux aussi, se montrent dynamiques, dans les secteurs de la logistique et de l’informatique. Un bon exemple : pour accompagner son développement sur le territoire, le groupe canadien CGI veut recruter une quarantaine de personnes par an pendant trois ans, pour des fonctions d’analystes, de développeurs, de chefs de projets et de consultants. D’anciennes start-up franchissent un cap, à l’image d’iAdvize, spécialisée dans le marketing conversationnel : 120 nouveaux emplois sont envisagés en 2018, à Nantes. Constat général : les services marchands aux entreprises ont vu leur activité progresser en 2017 et les prévisions d’effectifs demeurent bien orientées. En revanche, les besoins de main d’œuvre devraient se stabiliser dans le secteur de la construction. « Nous avons malgré tout de bonnes perspectives dans le second œuvre, note Philippe Jan. En menuiserie industrielle, K-Line prévoit 200 emplois de plus, quand Altarea, société spécialiste de l’optimisation énergétique des bâtiments, nous parle d’une soixantaine de recrutements. » L’agroalimentaire, lui, est toujours l’un des secteurs traditionnels de la région, mais reste assez discret sur le front de l’emploi. Le groupe Le Duff pourrait toutefois ouvrir une nouvelle usine en Vendée.

Une vraie attractivité, des défis à relever

Français et étrangers confondus, les Pays de la Loire accueillent 18 millions de touristes chaque année. Signe de son ouverture au monde, la région héberge aussi quelques entreprises orientées à l’export, même si elles sont moins nombreuses que dans les territoires frontaliers. Les Pays de la Loire se montrent cependant très attractifs : quelque 30 000 nouveaux habitants s’y installent chaque année. Il y a aujourd’hui 3,7 millions de Ligériens, répartis entre Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée. D’ici 2040, la population pourrait augmenter d’un quart ! Pour progresser encore, la région devra donc répondre positivement à certains grands défis, dont celui, essentiel, de la très grande concentration de l’emploi cadres. Philippe Jan insiste : « Nantes à elle seule regroupe 45 % de ces emplois. L’une des difficultés reconnues des entreprises industrielles et de services demeure de pouvoir attirer de jeunes cadres. »

Une démarche consulaire commune

Chambre de commerce et d’industrie régionale, Chambre d’agriculture, Chambre de l’Artisanat et des Métiers : les grands organismes consulaires des Pays de la Loire entendent travailler de concert. Ils se sont mis d’accord pour se lancer dans un programme commun : TRIA – Troisième Révolution Industrielle et Agricole. L’idée est de fédérer les acteurs pour développer une économie durable, fondée sur les transitions énergétique et numérique, les nouveaux modèles économiques et l’amélioration de la performance globale. L’objectif est d’accompagner la mutation des 200 000 entreprises ligériennes, mais aussi de faire émerger et grandir 3 000 acteurs nouveaux dans des secteurs innovants (énergies renouvelables, bâti à énergie positive, réseaux intelligents, Big Data et objets connectés, éco-mobilité, entre autres).

Interview

Christelle Morançais
Présidente de la Région Pays de la Loire

Quelle est pour vous la situation économique des Pays de la Loire ?

La région s’inscrit pleinement dans la reprise constatée au niveau national depuis dix-huit mois. Notre taux de chômage reste le plus faible de France. Les créations d’entreprises ont progressé de 11,7 % en 2017, contre 4,2 % au niveau national. Des disparités territoriales subsistent, alors qu’une part de nos PME et ETI peinent à recruter. Pourtant, elles le souhaitent !

Comment pallier ce phénomène ?

Une expérimentation est lancée sur cinq de nos dix-huit bassins d’emploi. Elle concerne entre dix et quinze entreprises dans chaque département. Nous travaillerons avec elles sur leurs offres d’emploi et accompagnerons celles qui n’ont pas de service RH. En outre, une plateforme régionale permettra aux acteurs de multi-diffuser leurs offres, après une saisie unique. Nous aidons aussi l’innovation, avec la mise en place de techno-campus spécifiques à chaque territoire : réalité virtuelle à Laval, acoustique au Mans, robotique à La Roche-sur-Yon ou encore électronique à Angers. En faveur des demandeurs d’emploi, notre offre de formation augmentera de 30 %. Nous voulons lever l’ensemble des freins (mobilité, hébergement, garde d’enfants). Pour le public cadres, plus spécifiquement, il nous faut travailler sur l’accompagnement du conjoint et l’attractivité de notre territoire.

Comment envisagez-vous l’avenir ?

La démographie est en forte augmentation, notamment en Loire-Atlantique et Vendée. L’enjeu est de rester attractifs face à d’autres régions voisines, desservies par les lignes à grande vitesse. Après l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes, l’heure est à la construction. Il faut rester ouverts aux métropoles de France et aux capitales européennes.